« Tu es né quand il neigeait mon fils... »
Jeudi 29 février 1996, il neigeait beaucoup ce jour là et dans une petite clinique un eurasien vit le jour. On le nomma Eliot, un prénom anglophone à cause de ses origines britanniques. Il ressemblait à un Européen avec cette chevelure blonde déjà présente, ressemblant énormément à cette mère, fatiguée mais heureuse d'avoir un fils. Le père aussi était là, PDG d'une grande firme japonaise, on ne pouvait ignorer le pouvoir du Tsukasu.
Et si on remontait dans le temps pour comprendre cette union entre deux étrangers? Tout juste quatre ans avant la naissance du blondinet. Il y avait ce japonais venu en Angleterre pour affaire, il y rencontra cette belle femme aux allures de princesse, musicienne et chanteuse à l'opéra, c'était une magnifique diva, une perle rare. Il était tombé amoureux, il la courtisait comme il le pouvait, il l'aimait. Très vite elle tomba sous le charme du japonais. Ils se mirent ensemble et leurs sentiments s'agrandirent encore plus, ils étaient comme fait l'un pour l'autre.
« Viens au Japon avec moi... on sera heureux! », demanda t'il à sa tendre dulcinée
« Oui! »
Elle allait tout quitté, sa carrière, son pays mais elle était follement amoureuse à cette époque une promesse d'être heureux, ils se fiancèrent et célébrèrent le mariage en Asie. Une nouvelle vie les attendait dans le pays du soleil levant. Ils envisageaient de s'installer et de fonder une famille. Pendant une année et grâce à ses fonds personnels, le grand PDG Tsukasu créa une demeure typique anglaise (ayant été tombé amoureux de l'architecture britannique) dans une campagne éloignée de la ville, la première au japon sûrement mais l'argent ne lui manquait pas. Les deux amoureux s'installèrent dans ce paradis où ils ne manquaient de rien. C'est alors que confortablement installé ils eurent envie d'avoir leur premier enfant, Eliot. Né un jour de neige, un jour de froid, un jour qui n'arrive que tout les quatre ans.
« J'aurais dû m'en douter, tu étais toi aussi Alice...»
Un passe-temps favoris lorsque il n'était qu'un gamin, découvrant ainsi toute cette grande maison. On l'avait inscrit à une école maternelle, celle du village le plus proche. L'école, que du bonheur. Il avait des amis, tout ce qu'il faut pour être heureux. Et dès qu'il rentrait chez lui, il sautait dans les bras de sa mère, qui était actuellement inactive professionnellement. Elle prenait le temps de faire apprendre à Eliot l'art de la musique, l'art de prendre goût à la vie et de jouer. Il adorait cette voix pure et magique. Et puis un jour alors que sa Maman prenait du ventre, il lui demanda tout innocent.
« Je vais avoir un petit-frère? »
Oui, il avait près de six ans quand il apprit qu'un potentiel petit-frère allait naître dans la famille. C'est dans cette période qu'il commença à développer un pouvoir fascinant, étrange. Mais pourquoi n'arrivait-il pas à prendre ce verre d'eau? Sa mère était présente à ce moment-là. Il se souvient de l'avoir vu écarquiller les yeux comme si il n'était pas normal puis de l'avoir ensuite pris fort dans ses bras. Elle pleurait, il avait senti des larmes sur son cou. Pourquoi sa mère était-elle si triste? Pourquoi répétait-elle sans cesse de ne rien répéter à son père? De garder ce pouvoir caché? Il le comprit bien assez tôt.
Un an plus tard, sa soeur était déjà né. Ce n'était pas le petit-frère dont il avait toujours rêvé. Un petit-frère pour jouer au sport, un petit-frère pour jouer à cache-cache mais il adorait quand même ce nouveau petit bébé. Et puis, son Alice qu'il gardait depuis longtemps caché aux yeux de son père. C'était plutôt facile comme il était peu présent en semaine. Mais un jour lors d'un repas de famille Eliot ne contrôla plus rien. Il tomba de la chaise, la traversant sans le vouloir. Il se souvient de l'avoir vu faire comme sa mère : écarquiller les yeux. Son père était stupéfait. Est-ce qu'il allait pleurer lui aussi? Eliot, six ans, était-il à ce point là étrange?
« Tu m'as caché que tu étais Alice?!!! », cria le père furieux à sa femme
« Noon...Je l'étais...mais j'ai perdu mon pouvoir! Je ne pensais pas qu'il le serait aussi! », répondit-elle en sanglot
« Je déteste les Alices...ce sont des monstres! », lâcha t'il furieux en fuyant la demeure.
« J'étais Alice autrefois Eliot, nous ne sommes pas des monstres juste des personnes exceptionnelles.»
Le soir même de cette journée explosive, elle venait de finir de coucher Ginny la cadette d'Eliot puis vint voir son fils. Elle lui expliqua tout même l'existence d'une école et aussi de son Alice. Celle-ci avait anciennement l'Alice des phéromones, un alice qui a disparu assez vite avec les années. Elle avait même suivit une scolarité Alice en Europe, une école beaucoup moins grande et prestigieuse que celle au Japon. A moitié endormi le garçon l'écoutait et plus il écoutait cette douce voix plus le sommeil le gagnait. Dans les dernières forces qui lui restaient, il posa sa dernière question :
« Si je suis Alice...alors je suis un monstre pour Papa...? »
« Tu seras toujours un ange...alors dors-bien mon coeur... », dit-elle d'une voix bienveillante
Le père n'est plus jamais revenu après ce jour-là. Eliot se doutait bien que sa mère avait cependant gardé contact. En particulier pour certaines formalités comme les biens de la maison ou maison elle-même. Dans tout les cas il savait sa mère très malheureuse depuis ce départ. Pleurant presque tout les soirs, elle avait maigri, s'était affaiblie mais gardait toujours le sourire face à ses enfants. Elle les avait même inscrit à de nombreux cours particulier, les enlevant par la même occasion de l'école. Elle voulait les cacher par peur des médias, par peur que ses enfants la quittent pour aller dans la Gakuen Alice. Eliot n'était pas dupe, il le savait.
« Je suis contente que vous soyez proches entre frère et soeur...»
Cette petite fille, au nom de Ginny, toujours collé à Eliot. Elle l'aimait beaucoup et était en quelque sorte sa figure paternel en même temps que son frère. Tout ce qu'il faisait, elle voulait le faire. Comme l'apprentissage du piano mais très vite sa mère se résolut à mettre sa fille à la danse classique pour qu'elle ait sa propre passion. Oui, Eliot devenait de plus en plus un virtuose au piano. Sa mère en était même assez fière que son fils ait acquit la passion pour la musique.
Cependant il était jeune, n'avait que près de douze ans et aspiré à plus de liberté. Les souvenirs de l'école qui le hantait. Il ne voulait plus être cloitré dans cette demeure, bien que très grande. Et un jour il est parti à l'aventure comme il dirait. Prenant le soin de laisser sa soeur en plan pour pas qu'elle ne le suive. Expérience un peu traumatisante pour lui vu qu'il fut heurté à des chercheurs d'Alice. Il a eu de la chance sur ce coup-ci, sa mère très protectrice s'était vite rendu compte de son absence alors elle avait mobilisé assez de personnes pour venir le chercher et le « sauver » bien qu'il ne s'était rien passé de grave.
Après cet incident il passa beaucoup plus de temps à jouer avec sa soeur, ils étaient vraiment proches ces deux-là. Mais Eliot se demandait toujours ce qu'était devenu son père, il n'osa jamais le demander à sa mère car celle-ci tomba gravement malade.
« Je suis juste malade, ne vous inquiétez pas...surtout pas...»
La gorgé noué, il regardait sa mère clouée au lit qui n'arrêtait pas de tousser. Elle était tout simplement malade. Une maladie qui commença à s'allonger pendant de long mois. Heureusement il y avait cette femme, proche de sa mère qui s'occupait des enfants et de la gestion de la demeure. Mais tout à coup la pire personne revint. Il était là derrière avec un visage triste mais avec un visage dédaigneux pour ses propres enfants.
« C'est les enfants qui te fatiguent, je vais revenir à la maison et reprendre en charge cette demeure », annonça t'il
Laissant cette pauvre femme malade se reposer, le père reprit en main la gestion de la demeure d'une main de maître. Et puis il y a eu cette confrontation avec Eliot. Un face à face où le jeune homme se posait des questions, voulait juste en savoir plus sur cet abandon, ces mauvais mots, cette comparaison avec des monstres.
« Tu nous as lâché! Tu devrais partir! », s'écria Eliot en frappant son père
Il était adulte, lui enfant. D'une frappe violente il envoya valser son fils à l'autre bout. Sa soeur effrayée regardait cette scène. Elle s'agenouilla près de son frère, les larmes au visage. Ils étaient impuissant face à cet homme.
« Ce n'est qu'un au revoir...tu seras plus heureux à l'académie...»
Un mois plus tard Eliot fut envoyé de force à l'académie. Sa soeur a failli le rejoindre par la même occasion, mais elle n'avait pas encore de don à ce moment. Peut-être n'était-elle pas une Alice, peut-être aurait-elle un meilleur traitement de la part de ce grand homme?
A 14 ans il intégra l'académie avec beaucoup de mal au début. Il n'avait plus connu l'école depuis un moment mais rapidement il se développa et devint populaire, aimait par certains, et hait par d'autres. Il recevait tout les mois une visite de sa soeur avec sa mère qui l'encouragèrent. Il devint apparemment plus joyeux d'après celles-ci. Il était plutôt gentil avec les filles comme lui avait apprit sa mère « soit toujours bon avec les dames, reste droit et juste, combat les injustices... ». Il a toujours essayé de rester dans ce code morale qu'il avait apprit, il réussit aussi à devenir une sorte d'exemple par son investissement dans la vie de classe et sa façon d'être extravertie.
Il finit par se faire un groupe d'amis et puis il rencontra cette fille. LA fille.
Lou Hopkins, au détour d'une musique, elle était tombée amoureuse de lui. Lui il ne comprenait pas vraiment au début ces sentiments soudain mais en fait c'est ce qu'on pouvait nommé : coup de foudre. Un peu plus tard lui aussi fut tapé par cet étrange sensation. Il tomba amoureux de celle-ci et commencèrent à sortir ensemble. Le seul truc dont il a peur dans cette relation ça serait l'affreuse meilleure amie de Lou, Sunako Takahashi, d'ailleurs il se demande toujours comment font-elles pour s'entendre? Un secret de fille peut-être?
Et maintenant? Qu'est ce qu'il devient? Il coule plutôt des jours paisibles à l'académie mais peut-être que cette paix qu'il a ne sera qu'éphémère?