Kagome est la fille unique de deux artistes dans l’âme, une danseuse et un musicien. D’ailleurs, le domaine artistique semble être une vocation dans la famille, puisque sa tante est, pardon était professeur de danse. Oh, et puis la possession d’Alice aussi, ses cousines Asea et Ryuuko en possèdent un aussi et sont à l’Académie. Suite à la mort... prématurée de leurs parents, c'est Kagome qui a hérité du rôle de tutrice. Elle en est ravie, soit dit en passant...
« La Famille, c'est sacré. Mais pourquoi c'est à moi de m’occuper d'elles ??? »

Toujours est-il que la jeune femme a très tôt reçu une formation musicale et a intégré le Conservatoire à l’âge précoce de quatre ans. Alors qu’elle commençait une véritable scolarité, ses parents se rendirent rapidement compte qu’elle était bien plus concentrée lorsqu’elle jouait du piano que lorsqu’elle devait apprendre le moindre kanji. Non pas qu’elle était stupide, mais elle était extrêmement dissipée, plus souvent dans la lune que les pieds sur terre. Malgré tout ils persévérèrent, comprenant bien vite qu’au bout d’un quart d’heure, elle se lassait et pensait à autre chose. Eux aussi du coup.

Son Alice se déclencha pour la première fois à l’âge de six ans, lorsqu’elle découvrit un instrument "merveilleux" : l’orgue de cristal. Non pas qu'elle en ai eu conscience à ce moment là, mais quand elle apprit l'existence des Alices, la scène s'éclaira sous un jour nouveau. Un intervenant extérieur était venu présenter le curieux instrument aux jeunes du Conservatoire de la ville. Littéralement émerveillée, elle demanda à en jouer, mais à peine l’avait-elle touché qu’il se mettait à résonner chaque parcelle de cristal vibrant doucement. Comment aurait-elle pu comprendre que c’était elle qui provoquait cet étrange phénomène ? Toutes les personnes présentes dans la salle murmuraient, essayant de comprendre ce qu’il se passait. Le son s’amplifia peu à peu, et Kagome s’évanouit alors que le phénomène cessait. Certains firent le rapprochement, d’autres non. L’Académie, qui semblait à l’affut du moindre évènement suspect étouffa l’affaire et se rendit chez les Shiro. Qui leur firent bien comprendre que non, leur fille n’irait pas dans cette Académie je-ne-sais-quoi !
« Pour y servir de cobaye ou être enfermée dans un  asile de fou non merci ! »
Les hommes en noir, comme l’enfant les appela à l’époque n’insistèrent pas, mais il semblait planer comme une menace sur la maisonnée. Un peu du genre « Votre fille n’a pas intérêt à se faire remarquer, ou on ne vous demandera pas votre avis la prochaine fois ».
Ce genre « d’incident » se reproduit de plus en plus souvent, plus ou moins fortement selon l’humeur de la gamine. D’abord lorsqu’elle touchait du cristal, heureusement peu courant dans les lieux qu’elle fréquentait, mais peu à peu il apparut que ce contact n'était pas forcément nécessaire, car à chaque fois qu’elle se trouvait dans la même pièce que le moindre objet de cette matière, le phénomène se reproduisait. Or, ses parents possédaient une douzaine de verres de fête dans une armoire du salon. Vous imaginez l’horreur. A bout de nerfs, ils finirent par craquer, et par la remettre un peu lâchement à l’Académie Alice.
« Pitié, faites que ça s’arrête ! »

Et c’est ainsi que Kagome atterrit dans cette école peu commune où elle n’était pas moins incomprise qu’ailleurs. Elle eu du mal à acquérir des étoiles, n’écoutant que d’une oreille en cours et oubliant trop souvent de finir ses contrôles.
« Ah mince, il ne reste que cinq minutes et je n’ai répondu qu’à deux questions et demi ! »
Ses camardes s’amusaient à la taquiner, juste pour voir si elle allait réagir. D’où l’incident des yeux, à ses huit ans.
« Mais bon, c’est pas grave, c’est joli le violet. »
Elle avait presque l’air de se ficher de tout, sauf en cours de musique, où elle s’énervait presque qu’on lui casse les oreilles à coup de fausses notes. C’était d’ailleurs la seule matière, avec la RTA Spéciale où elle paraissait douée. Elle eu quelques amis, car malgré le fait qu'elle soit étrange aux yeux de gamins déjà spéciaux, elle n'était pas méchante, ne mordait pas souvent pas et restait assez agréable à vivre... avec de la patience. Cela n'a d'ailleurs pas changé, elle aime rire et a des connaissances avec qui elle s'entend bien, mais les seuls véritables amis qu'elle avait sont partis de l'Académie. Elle garde le contact avec eux, mais n'a pas souvent l'occasion de les revoir.

Le psychologue de l’école, intrigué par le cas « Shiro » finit par diagnostiquer un TDAH, à ses 9 ans.
« Génial, mais ça me change quoi, à moi, de savoir que je souffre d’un trouble ou je ne sais quoi ? »
Toute sa scolarité se déroula ainsi, bien que rigolant avec les autres, elle était une élève à part et vraiment bizarre. Complètement tarée même, disaient certains. L'a-t-elle mal vécu ? Sans doute un peu, elle n'en est pas profondément marquée pour autant. Peut-être une amertume passagère, mais son indépendance reprendra vite le dessus. Être différente, c'est sa philosophie. D'où son style parfaitement décalé, qui n'a de réelle signification que pour elle-même. Cela dit, il n'est pas sûr qu'elle sache l'expliquer.

« Professeur d’Arts-Plastiques ? Bah, si vous voulez, ça ne peut pas être moins intéressant qu’autre chose»
C’est à sa sortie de l’université qu’on lui proposa de devenir professeur. N’ayant de toute façon pas de véritable projet d’avenir, à part musicienne, elle accepta. Et elle est toujours là, virevoltant comme un bonbon coloré et électrifié dans une salle remplie de tiges de cristal des murs au plafond, à donner des conseils à ses élèves deux heures par jour en plus d'une RTA Spécial pas moins déjantée depuis qu’elle est là. C’est assez tranquille comme métier, et en plus, elle a plein de temps libre.