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Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone

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AuteurMessage
Tatsuya Chinuru
RTA EFP (3)
Tatsuya Chinuru
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Messages : 82
Rabbits : 4378
Date d'inscription : 13/07/2013

Informations Alice
Votre Alice:
Possession(s):
Occupation: Elève
MessageSujet: Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone    Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone  EmptySam 13 Juil - 20:16

Tatsuya Chinuru
~o~

Identity



Nom: Chinuru
Prénom(s) : Tatsuya

Sexe : C'est un homme
Age :17 ans
Date de naissance :4 décembre
Orientation : Indéterminée

Classe/travail : Classe 4 Niveau K

Nom alice : Water Inhalation
Type alice :Limité
RTA :EFP
Je suis...
Prudent
Réaliste

Distant
Désagréable (pour ne pas dire insultant)

Neutre bien que prisé par la Confrérie Alpha

Source de l'avatar :
 Matou Kariya /Fate/zero/ Tatsuya Chinuru
Alice

Saviez-vous que l'humain est composé à 65% d'eau ? Ce constat, bien qu'il semble assez superflu nous rappelle à quel point ce fluide translucide est vital pour la plupart des êtres vivants. Et si je vous dis que l'Alice de Tatsuya est d'absorber cette molécule si importante sur Terre? Le mécanisme est encore méconnu, d'ailleurs lui-même a encore du mal à comprendre ce qui se passe dans son corps lors de son utilisation. Tout ce qu'il sait, c'est que par un contact direct il est capable  de récupérer la moindre trace d'H2O  pour son propre organisme à une portée de cinquante mètres. Mais à courte portée, cette attraction est telle qu'elle brise les liaisons d'hydrogène pour récupérer l'atome il peut ainsi stocker environ douze litre de ce liquide vitale, ce qui équivaut à mettre à mort six personnes, ou aussi douze bouteilles d'un litre, mais c'est moins impressionnant. Bien qu'aujourd’hui il contrôle plus ou moins cette malédiction ( avec l'aide d'un certain nombre de limiteurs aussi), on lui prohibe tout contact physique. Imaginez un peu ce que pourrait devenir votre main déshydratée à l'extrême. Rien de très exquis, je vous l'assure.
Mais en plus de ce pouvoir dévastateur, le japonais a aussi hérité d'une compensation digne d'un tel pouvoir. Son Alice affecte sa physionomie, comme la perte de la mélanine et ses veines saillantes qui pulsent sur la moitié de son visage et sur son bras gauche. Étrangement après l'utilisation de son don, ces signes régressent, toutefois ils reviennent à la charge quelques heures après, accompagnée de douleurs fulgurantes. Bien que cela ne soit pas très esthétique et que cela l'oblige de temps à autre à s'absenter une journée, sa vie n'est normalement pas en danger à court et moyen terme. Dans le cas d'une utilisation prolongée de plusieurs heures, le don laisserait le temps à son corps de récupérer, ce qui pourrait être dramatique. Les médecins lui ont prédit qu'il pourrait vivre plus de soixante ans s'il restreignait son Alice à son maximum, mais ils ont omis de lui préciser dans quel état. A vrai dire, il ne préfère pas savoir pour l'instant, déjà il n'est pas encore dispensé de sport, même si on lui demande de se ménager.

Who I am?
Look at you...

Tu n'aurais jamais dû ressembler à ça Tatsuya. Ton génome n'avait pas prévu que tu sois si différent des autres. Tu aurais dû ressembler à un Japonais moyen, bon peut-être un tout petit peu plus grand, avec ton mètre soixante-dix-sept. Tu devais hériter de la chevelure corbeau et des yeux sombres de ta mère. Tu devais être quelqu'un d'assez musclé, pour remporter ces championnats de judo que ton père avait gagné dans sa jeunesse. Tu aurais dû être agile de tes mains, comme ta mère qui dessinait tant autrefois. Oui, tu étais prédestiné à une existence banale où tu n'aurais pas été handicapé ou avantagé par ta physionomie. Tu avais pu avoir cette existence-là jusqu'à tes sept ans, avant l'éveil  de ta malédiction comme tu l'appelais.
Il était sûr que quand l'on te comparait à tes photos de jeunesse, tu étais méconnaissable. Ton teint autrefois légèrement bronzé était devenu livide, comme si tu portais en toi une maladie grave. Toi qui étais bien portant jeune, tu avais fondu avec cet Alice trop avide de ton énergie. Heureusement, grâce à une bonne nutrition et un peu de sport, tu avais réussi à ne pas devenir un cadavre ambulant, même si tu restais bien mince pour un homme de ton âge. Tu avais cependant réussi à préserver tes muscles pour ne pas ressembler à un anorexique, mais tu étais plutôt chétif sous ce survêtement ample où tu dissimulais chaque parcelle de ta chair. Car des choses que tu ne voulais pas montrer, ils y en avaient beaucoup. Déjà, cette tâche de naissance en forme de croissant écrasée sous la clavicule. La seule teinte un peu plus sombre sur cette peau de cadavre . Mais ça, ce n'était qu'un complexe idiot, la vrai chose que tu voulais dissimuler c'était ton bras gauche. A cause de ton alice tu étais parasité par ces serpents de veines. Elles vibraient au rythme de tes pulsations cardiaques, elles remontaient sur ton épaule, jusqu'à ronger ton visage.
Lui aussi avait souffert de cette transformation. Tes joues autrefois bien rondes s'étaient réduites avec le temps. Mais tu étais parvenu à contrôler cette réduction pour que tu ne ressembles pas à un squelette. Mais ces tentacules n'étaient pas présents que pour la figuration. Ton œil gauche avait perdu de sa pigmentation noisette, ne laissant place à ce bleu pâle, presque cyan. Cependant ce sont tes cheveux qui en avaient le plus pâtis. Autrefois si vigoureux, ils étaient devenus fins, cassants. Mais c'était surtout leur manque de mélanine qui marquait les esprits. Ce blanc trop pur, celui de la neige froide, du squelette délaissé, tu détestais vraiment cette couleur. Mais tu ne pouvais pas nier qu'elle allait très bien avec ce que tu étais devenu. Tu n'étais plus tout à fait humain avec cette malédiction Tatsuya. Déformé par cette malédiction, tu ne pouvais qu'être un monstre, tu le savais bien. Sans doute celui que tu étais  déjà mort, c'était probablement pour cette raison que ses lèvres pâles ne souriaient jamais, que ses sourcils presque inexistants se désabusaient de la situation, que tes yeux bicolores semblaient proféraient des menaces de morts à chaque personne que tu croisais. Pour les protéger de toi, il fallait jouer le méchant Loup.

Mais devant ta glace tu devais sans doute passer pour un homme avec un goût vestimentaire très particulier. En même temps tu portais constamment cette paire de gants sombres ou blancs quel que soit le temps qu'il faisait. C'était ton limiteur le plus efficace, sans compter cet anneau argenté et deux bracelets que tu portais sur ta main encore humaine et tes trois “clous” comme tu les nommais sur chacune de tes oreilles, deux sur l'hélix et une sur le lobe. Ces bijoux te permettaient de moins risquer un accident de ta part, une utilisation non désirée de ton Alice. Malgré tout, tu restais prudent, peut-être un peu trop. Pour cela, on ne te voyait jamais en manches courtes. C'était pour ça que tu détestais l'été et les uniformes scolaires. Alors tu trichais au moment où il fallait porter cette chemise trop fine, tu prenais un de ces longs tee-shirts unicolores qui te permettait de protéger au maximum ta peau de l'extérieur. Tu mourrais toujours de chaud, mais ce n'était qu'un détail. Car un contact pouvait être fatal. Heureusement en dehors des cours et en hiver, tu pouvais enfin t'habiller à ton aise. Alors tu disparaissais totalement. Tu portais principalement des survêtements bleutés pour prétexter cette capuche qui te faisait ressembler à un pingouin. Tu avais aussi des manteaux cape que l'on s'attendrait à voir dans les films noirs, ainsi qu'un bon nombre d'écharpes ternes. Le tout  était de cacher le plus ton être.

Mais il y avait quelque chose que tu cachais mal, c'était ce sac en bandoulière monochrome qui t'accompagnait dans tes pas. C'était là où toutes tes affaires de cours, ainsi que ton ordinateur trônait. S'il y avait une fiche que tu avais besoin, elle était là, hélas le rangement n'avait jamais été ton fort. Mais à l'intérieur, dans cette poche camouflée par les divers livres de cours, il y avait deux photos. Celle de celui que tu étais autrefois, avant que l'Alice te prenne ton humanité et aussi celle de ta petite sœur, Itoe. Pour ne jamais oublier que si tu étais encore là, c'était pour porter ce châtiment jusqu'à que ton souffle ne soit plus.

Alors tu te tenais droit autant que tu le pouvais, car c'était cela ta croix. De n'être qu'un reflet de celui que tu aurais dû être. Cette chose qui te rongeait n'aurait pas raison de ce corps dégusté par le parasite. Tu crierais au monde que tu ne pourrais jamais te pardonner, alors c'était pour cela que tu laisserais personne atteindre le cadavre que tu tentais tant bien que mal à entretenir. Mais ce que tu ne comprenais pas, c'était que tu étais encore très loin d'être mort ou un monstre. Ce physique, ce n'était que la mauvaise blague d'un Alice Limité. Tu avais des bras, des jambes, des yeux, un nez. Tu avais oublié que tu étais un humain, même après tous ces changements...
In my head...

« Si la bête chasse la brebis, n'est-pas que quelque part elle craint les représailles ? »
« Je suis un monstre, une immondice, une erreur. La liste est bien trop longue à énumérer, mais voici ce que je suis. Cette malédiction me ronge, elle a détruit la seule chance d'avoir une existence normale. Savez-vous ce que l'on peut ressentir lorsque sous vos doigts un corps se déshydrate jusqu'à ne devenir qu'une étoffe qui se fissure à la moindre pression ? Certains jubileraient d'une telle puissance, d'autres seraient simplement intéressés par l'exploitation de cette capacité inhumaine. Mais moi, c'est la peur qui m'habite. Peur qu'après ce contact, il n'y ait plus rien, peur de ces regards d'effroi à mon égard. Peur que mon péché s'alourdisse encore, comme une gourde que l'on remplit petit à petit de ce liquide infâme. Il n'y a rien de plus terrifiant  que de perdre le contrôle de ses mouvements, de ses émotions.
Alors oui, je suis prévoyant, prudent, peut-être un peu trop d'ailleurs. Pour ne plus commettre d'erreur,  il faut que je m'éloigne. On me considère comme distant, froid, désagréable. Je vous piétine, vous rabaisse, vous dénigre, car si vous me détestez, alors il n'y aura plus de contacts dangereux. Ces mots durs et insultants ne sont que des mensonges. Tous ces reproches ne sont pas dirigés vers vous, mais vers ma propre personne.
Je ne mérite pas d'être sur cette terre, je le sais déjà. Il n'y a rien de plus amer que de vous entendre dire que j'ai une place dans le monde des hommes. En quoi mon existence peut-elle apporter à ce monde ?  J'ai blessé, j'ai détruit une existence. Même si le cœur n'y était pas, cela ne pardonne en rien. Je me sens coupable, lâche, pitoyable. Car je n'ai pas pu les protéger de moi. Alors mon seul souhait serait de disparaître aussi silencieusement que la nuit. Mais les miracles n'existent pas, n'est-ce pas ?
Pourtant ''vivre'' en constante opposition est lassant , fatiguant et exténuant. Même si je suis une horreur de la nature la solitude n 'est pas atténuée, ni l'angoisse d'ailleurs Sans doute que je n'ai pas assez anesthésié l'espoir qu'il me reste de l'enfant que j'étais. Peut-être que j'attends encore à me réveiller de ce cauchemar, à redevenir ce garçon aux cheveux bruns sans aucune particularité propre à part celle d'être encore jeune et insouciant. J'envie ces personnes qui rient en fond de classe avec leurs camarades, parlant de tout et de rien comme si la vie était à prendre à la légère. Au fond, je les déteste probablement un peu, à vivre normalement. Alors, je regarde par la fenêtre, soupirant inlassablement de cette journée qui s'éternise. A mon niveau, il ne reste plus qu'à croire que le lendemain ne reviendra pas. »

«  Vous savez, Chinuru-kun est bien loin d'être un mauvais garçon, et je ne dis pas ça par que je suis son psychologue depuis son arrivée ici. Quand je l'ai rencontré, il était déjà traumatisé par cet Alice, mais il était pourtant plus optimiste qu'aujourd'hui. Mais d'autres accidents sont survenus et depuis, il n'a cessé de se protéger des autres autant que de lui-même. Je pense qu'il est un garçon qui s'en veut systématiquement de ne pas avoir bien fait, il suffit de voir ses résultats scolaires. Ses notes sont excellentes, même en sport où sa condition physique est un grand handicap. Pourtant une matière  fait exception, il s'agit  de l'art plastique. Pourtant il ne dessine pas si mal que ça , il lui arrive d'ailleurs de reprendre ce loisir quand son bras gauche ne lui fait pas mal, car oui, il est gaucher. Mais pour les cours, il bloque totalement et ne donne qu'à chaque fois une feuille blanche si ce n'est pas l'histoire des arts ou un descriptif d'une technique particulière. Pourtant c'est un garçon perfectionniste, mais il y a des blocages que l'on ne peut dépasser que par la volonté.
C'est comme pour ses relations avec les autres. Je ne l'ai plus jamais vu discuter normalement avec quelqu'un depuis des années. Je crois qu'il tente d'esquiver tant qu'il peut toutes les interactions avec ses semblables, car il a peur qu'on le touche. Même un contact involontaire le fait sursauter de l'autre côté du couloir. Dans ces moments-là, il n'y a que de l'effroi dans son regard. J'espère qu'il pourra dépasser ça, se faire des amis qu'il puisse enfin avancer. Il vit dans un gouffre sans fond, sans espoir de rédemption. Pourtant, il se démène pour que son existence ait un sens. Même s'il fuit les autres comme la peste, il lui arrive exceptionnellement de venir à la rescousse si cela ne demande pas de véritables contacts. Ou que cela concerne les animaux. Je crois que c'est ce qui lui fait encore plus peur que les hommes. Je pense que Chinuru-kun doit encore avoir des traits d'enfant derrière toute cette culpabilité. Je pense qu'il est du genre à être embarrassé par des détails insignifiants et à avoir du mal à avouer qu'il apprécie davantage une personne plus qu'une autre. Mais ce ne sont que des hypothèses, pour l'instant il a beaucoup de chemin avant de penser à mener une existence comme les autres... »
Once upon a time

Je naquis dans une famille tout à fait commune à Ibusuki, au Sud du Japon. Ma naissance n'avait rien de très glorieuse ou exceptionnelle, après tout mes parents s'aimaient, alors quoi de plus naturel que d'avoir leur premier enfant. Pourtant, mes parents avaient un secret. Si ma mère avait pu vivre de son art, elle était encore une peintre renommée à cette époque, c'était parce qu'elle avait un don qui l'aidait à toucher le cœur des gens. Oui, elle avait un Alice, celui de  pouvoir exprimer à travers ses toiles l'avenir d'un individu. Mon père l'avait connu à une de ses expositions. Il n'était qu'un jeune employé démotivé par la vie active tout à fait normal, mais un de ses tableaux l'avait sauvé par sa beauté. C'était ce qu'il aimait dire. Il avait donc voulu la remercier et à l'instant où leurs regards s'étaient croisés, ils ne purent se quitter. C'était du moins la version officielle, sans doute que cela s'était passé autrement. Les connaissant, cela ne m'étonnerait pas qu'ils se soient connus dans un bar, tous deux ayant abusé de saké. Mais leur amour n'avait rien d'artificiel, mon père avait tout de même démissionné pour devenir la muse de ma mère à temps complet. Ma mère quant à elle avait  accepté de porter ce nom sanglant à la suite de leur mariage. Alors pour leur fils ils avaient choisi un prénom qui leur porterait bonne fortune. Tatsuya. Je n'arrive toujours pas à voir en quoi « flèche de dragon » influait le bonheur, je n'ai jamais pu totalement saisir leur logique. Mais c'était pour cela qu'ils étaient si admirables, avec eux, c'était comme traverser un labyrinthe aux milles teintes. Même si l'on ne comprenait pas toujours où l'on se dirigeait avec eux, la magie n’était jamais loin de leurs pas.

Mes premières années de vie, je n'en ai presque aucun souvenir à vrai dire. Je sais juste que nous vivions dans un certain luxe,  mon premier souvenir était celui d'un père souriant, le deuxième de ma mère entrain de peindre un monde sombre. Pourtant, elle gardait toujours sa bonne humeur. Oui, ma famille était heureuse, ça je ne pourrais jamais l'oublier. Quand je devins assez âgé pour commencer à pouvoir marcher et courir, ils firent de leur mieux pour m'éveiller au monde extérieur. Je fus rapidement bercé par les histoires de mon père, ainsi qu'à l'apprentissage de la calligraphie. Même si on ne pouvait pas appeler ça un dessin, ma génitrice avait voulu que je sois baigné le plus rapidement possible dans le monde de l'art. Il y avait une infime chance que j'hérite de son Alice, alors elle ne voulait pas se risquer à négliger cet art qui pourrait me servir un jour. A vrai dire, j'adorais ces séances de dessins avec ma mère. Dans ma tête d'enfant, c'était un autre monde qui s'ouvrait devant moi. Oui, j'aimais le dessin et les œuvres de ma mère plus que tout le reste. En rentrant de la maternelle, c'était la première chose que je demandais à mon père, si aujourd'hui encore Maman allait peindre avec moi. Mon père me souriait toujours, même quand il me disait que je ne pourrais pas ce jour-là. Alors, quand ma mère était bien trop occupée, il m'emmenait voir ma tante, la sœur de sa femme qui habitait  à quelques pâtés de maison. Elle faisait toujours de bons gâteaux et me racontait toujours les aventures incroyables de la femme qui m'élevait. J'en étais venu à admirer ma mère plus que n'importe qui. Je voulais devenir comme elle, un artiste reconnu. Du haut de mes cinq ans, je ne savais pas encore que la vie avait trouvé un autre dessein pour moi.

Mon entrée en primaire n'était pourtant pas ce qui allait changer le cours de mon existence ? J'étais un élève curieux parait-il. Bon j'étais un peu timide et j'avais du mal à aller vers les autres. Je préférai rester dans ces gribouillis qui commençaient à avoir de l'âme. J'étais surtout intimidé par toutes ces personnes ‘normales’. Moi, j'avais une mère fantastique, alors je ne voulais pas qu'ils soient jaloux de moi.  J'y croyais sérieusement à cette fierté, comme on s'accrochait aux rêves d'enfant. Mais au final, je réussis à m'adapter à cette vie-là, beaucoup aidé par mes parents qui ne voulaient pas que je m'isole. Avec ce courage, que l'on m'avait donné, je parvins à parler à ma voisine de classe. Ce fut le début d'une nouvelle existence. Je réussis à avoir quelques amis, autant que pouvait en avoir un garçon un peu peureux. J'aimais ce monde, avec ces amis qui me disaient bonjour le matin, quand ma mère me montrait une nouvelle technique de peinture.

Et puis quand l'âge de raison vint, un petit être venait à pointer le bout de son nez, une petite sœur d'après mon père. J'étais tout excité de le rencontrer. A quoi ressemblerait-t-elle ? Serait-elle aussi belle que ma mère ? Je m’étais même mis à la dessiner, comme je me l'imaginais dans mes rêves. Elle serait grande, jolie, avec les mêmes cheveux encres que ceux de ma mère et les miens. Elle sourirait tous les jours, elle m'appellerait grand-frère et je l'adorerais. Je la gronderais quand elle ferait une bêtise, je la consolerais lors de son premier chagrin d'amour comme dans les dessins animés. Je l'aimais déjà, et j'avais voulu qu'elle vive dans le meilleur des mondes. Pourtant si elle savait, elle serait la première personne à me détester.

Tout commença d'une simple fièvre. Ma mère venait d'accoucher d'Itoe et subitement je tombai malade. On prit cela comme une grosse grippe alors je restai au lit, loin de ma mère et de ma petite sœur. Dans ma chambre où je suais toute mon eau, je ne l'avais pas vu, elle. Ce bébé que Maman avait mis au monde, le deuxième trésor de mon père. Combien de jours j'étais resté alité ? Je ne sais plus, je ne veux pas savoir. Mon père devait se faire un sang d'encre, mais moi, je ne pensais qu'à cette petite chose qui devait être ma cadette. Je voulais la rencontrer. Alors je me servis de ces premières forces pour me diriger là où ma mère se reposait. Même si j'avais la tête comme une enclume, même si mes jambes tremblotaient, ma curiosité m'avait poussé à aller les voir, pour voir comment elles allaient. Si vous saviez à quel point je le regrette aujourd'hui.

C'était ma tante qui m'ouvrit la porte, visiblement irritée que je vienne les déranger pendant une de ces conversations de grandes personnes. Mais rapidement, elle reprit son sourire et elle me demanda ce que je désirai. A vrai dire, elle venait de me vider de toute ma curiosité. Je baragouinai que je voulais de l'eau pour ma gorge desséchée, n'ayant pas la force de lui avouer que je voulais rentrer dans la chambre. Elle m'emmena donc dans la cuisine et elle me tendit un verre d'eau que j'attrapais de mes doigts tremblotants. Pendant une fraction de seconde, j'ai cru entendre quelque chose se briser en moi. Je ne sais pas si c'était une simple illusion que j'ai créé à force de me remémorer cette scène ou si ce son était bien réel. Les rouages de la tragédie s'étaient mis en marche et eut comme pour première conséquence la disparition de ce liquide transparent. Moi, je l'avais senti atteindre mes entrailles, mais ma tante n'y comprenait rien. Elle voulu récupérer le récipient, sûrement pour comprendre où était partie l'eau. Grossière erreur, ce qui venait de se réveiller en moi ne s'était pas tari. Par le biais de mes doigts, la chose suça la moindre trace d'humidité de cette main. La texture était la même que celle des fruits séchés. Fripée comme une grand-mère, vide comme une coque vidée, voici ce qui restait de la paume de cette dame qui aimait tant se faire les ongles. Elle cria à l'agonie, sauvant de reste de son corps. J'étais encore tétanisé, sentant que mes sens devenaient anarchiques.

La soif ne s'arrêta pas et ce fut l'air qui fut la prochaine cible, la rendant aussi aride que dans un désert. Je ne savais pas comment arrêter ce pouvoir et le verre qui venait de se briser au sol amena avec lui ma mère terrorisée. Elle aurait dû voir comment allait sa sœur au lieu de se ruer vers moi. Que je regrette son amour maternel, cela aurait pu la sauver ! Mais non, elle avait voulu m'aider, m'attrapant la main pour me rassurer. Et elle subit le même châtiment. Elle aussi tomba, elle aussi cria. Mes jambes me lâchèrent et je pleurais que j'absorbais instantanément. Ma mère avait mal par ma faute, ma tante jura que j'étais un monstre, et moi je m'excusais sans cesse. Je n'avais pas voulu leur faire du mal, « ça » s'était réveillé d'un coup. Et « ça » me vidait aussi de mon d'énergie. Alors entre les « pardon » sans fin, ma conscience défaillit par l'utilisation trop poussive de mon Alice. A cet instant, j'espérais que tout n'était qu'un affreux cauchemar et que si ce n'était pas le cas, que j'allais mourir.


Lorsque j'ouvris les yeux , je fis face à ce plafond blanc. Mon bras gauche me brûlait, et j'avais du mal à me mouvoir, cependant je réalisai que je ne connaissais pas cette pièce, ni même le monsieur qui était à mon chevet. Sous ces rides prononcées et sa blouse blanche menaçante, je me demandai ce qu'il attendait à me fixer ainsi. Ce jeu de regard dura un moment, avant que l'adulte aux cheveux grisâtres se mit à rire. Un instant, je me demandai si je n'étais pas en Enfer. Mais il n'en était rien et l'inconnu se présenta. Il était un ancien sempai de ma mère, à l'époque où elle allait à cette école dans la capitale. Mon père l'avait appelé par détresse en découvrant les deux femmes et son fils à terre. Sans doute avait-il trouvé son numéro dans le carnet d'urgence de ma mère pour les « situations inexplicables ». Il m'avait emmené chez lui après avoir stoppé le flux de mon don avec les nombreux limiteurs qu'il avait créés, comme ces bracelets qu'il avait mis à mon bras. Je me disais bien qu'il était devenu plus lourd.

Il m'expliqua ensuite que je possédais un Alice et que c'était cela qui avait déshydraté tout ce que j'avais touché. Il avait demandé l'accord à mon père de m'emmener dans cette académie où je pourrais apprendre à contrôler ce don, ce qu'il avait accepté. Sans doute était-il encore accablé du drame qui s'était produit dans sa propre maison. Peut-être avait-il voulu se débarrasser de moi, mais je ne lui en voulais pas, moi-même je ne pouvais me le pardonner. La première question que je lui posai était comment allait ma génitrice et sa sœur, mais seul un silence gêné fit écho. Même si je n'étais qu'un enfant, j'avais compris que cela n'était pas de bon présage. Alors il préféra continuer ses explications. Mon Alice était d'un type qui mangeait mon énergie, et  il avait quelque peu déformé mon corps. Je ne saisissais pas totalement à quel point cette métamorphose était importante. Je me sentais vide d'énergie, mon bras me picotait, mais jusque-là, je croyais que ce n'était que la sensation de ma fatigue. Pour toutes argumentations, il me tendit un miroir, pour que je comprenne l'étendue des dégâts.

J'étais... Méconnaissable. Il me fallut quelques secondes pour réaliser que c'était bien moi. Les cheveux sombre de ma mère avaient laissé place à cette parure d'un blanc neige, une de mes pupilles avaient perdue sa profondeur  laissant ce bleu pâle le contaminer. Mais le plus choquant étaient ces tentacules de veines qui gesticulaient sur mon visage. Le vieux tenta de me rassurer, cela régresserait sans doute avec le temps, ce qui au final se révéla à moitié vrai, mais le coup était dur à avaler. Etait-ce là la preuve que j'avais commis un crime ? Je ne savais pas quoi en penser, mais je revoyais les cris, les pleurs, le drame. J'étais coupable sur toute la ligne. Dans ce chaos, je préférai me recroqueviller sur moi-même et sangloter comme si j'étais seul. Au final, les cauchemars étaient plus doux.

Le lendemain, il me fit traverser le Japon pour arriver dans la capitale, là où la fameuse académie était érigée. Mon inscription se fit rapidement, ou peut-être avais-je trop l'esprit ailleurs pour me rendre compte de la procédure. J'avais l'impression d'être un criminel qu'on incarcérait après un meurtre abominable. On changea mes limiteurs, que l'on trouvait trop obsolètes après une évaluation minutieuse de mon don. On me perça les oreilles pour y planter ces clous qui devait retenir mon Alice, on me laissa deux bracelets sur mon bras méconnaissable. On me prévint que l'on me rajouterait d'autres objets à l'avenir, quand mon don mûrirait. Car en plus j'allais être encore plus dangereux en grandissant ? Au fond, n'était-ce pas des menottes que l'on  m'avait mises ? Enfin, on m'emmena dans cette classe où chacun avait quelque chose qui déplaisait au monde des hommes. On me demanda de me présenter et je ne répondis pas, préférant regarder le sol. A quoi bon dire qui nous étions, je n'étais plus rien, où plutôt je ne méritais plus d'être quelque chose. Lors de mon premier jour de cours, j'avais pleuré devant tous ces inconnus , les larmes se dissipant dans l'air. Alors c'était vrai, j'avais blessé ma mère et ma tante. Ce n'était que maintenant que je réalisai toute l'ampleur de mes actes.

La semaine suivante, on m'offrit ces gants inhibiteurs pour me soulager un peu. J'avais vécu l'enfer. Le plus simple contact avec l'eau était une torture, il était presque impossible de toucher ce liquide sans que ma peau l'absorbe comme une éponge. J'étais exténué, tout ce que je désirai en début de journée, c'était de dormir. Pourtant, mon père était venu me voir le dimanche, comme il continuerait de le faire des années durant. Au début je n'y croyais pas, je prenais ça comme une mauvaise blague des professeurs. Mais je dus faire face à cette  réalité en voyant ce visage souriant m’accueillir dans la salle de visite. Malgré tout, ce n'était plus comme avant. Il  me tendit les bras et je reculai, de peur que si je me jetais dans ses bras comme autrefois, il allait subir le même sort. Mais mon père avait toujours été quelqu'un de gentil, alors il me tira une chaise pour que je m'installe à côté de lui. Tout d'abord, il m'annonça que ma mère allait bien même si elle avait perdu l'usage de sa main. Je le regardais, soulagé de la savoir vivante. Au moins je n'avais pas enlevé à ma sœur une mère fabuleuse. Toutefois, si elle allait bien pourquoi n'était-elle pas venue. « Elle était fatiguée. »Voilà ce que répondit mon père. Mais dans son regard gêné, j'avais compris qu'il avait menti pour me protéger. Elle ne voulait plus me voir. En même temps comment pourrait-t-elle pardonner quelqu'un qui l'avait rendu infirme ? Elle ne pourrait plus jamais dessiner, tout sa vie avait été détruite en cet instant, je le savais. Tout ça par ma faute.

Après un long silence, j'osai demander si elle l'avait su avant. Elle pouvait dessiner l'avenir, alors comment n'avait pas pu le prédire ? Pour toute réponse, mon géniteur sortit un croquis de ma mère. C'était moi, entouré de membres sans corps, disparaissant presque sous ces tâches grises qui devaient probablement représenter du sang. Elle avait cru que c'était moi qui étais en danger, et puis sans doute qu'elle espérait être capable de changer le destin. Elle avait était tellement idiote, mais comment pourrais-je lui en vouloir ? N'était-ce pas normal de croire au bonheur de son enfant ? Quelque part, je l'avais trahi, je n'avais pas pu être le fils qu'elle voulait. Pourtant, mon père posa sa main sur mon épaule pour me dire qu'il ne pouvait pas rester mais qu'il reviendrait dans deux semaines. Il avait omis de m'annoncer la mort de ma tante ce jour-là. Déjà qu'elle supportait mal de ne plus être entière, son mari avait choisi le meilleur moment pour la laisser tomber. On l'avait retrouvé écrasée au sol en bas de l'hôpital. Je ne le sus qu'à  mes quinze ans. D'un côté, je remercie mon père de cette prudence. Grâce à cela j'avais pu croire encore un peu à la rédemption. Je pense que dans le cas contraire, je ne serais déjà plus là.

Oui, j'avais espéré que je pourrais oublier ce que j'avais fait dans le monde des monstres. Je m'étais retrouvé dans cette classe où l'on regroupait tous ceux qui avaient des pouvoirs destructeurs à plusieurs échelles. On était les élèves à fort potentiel, pour ne pas dire qu'on était la crème de la crème au niveau dangerosité. Je m'étais lié à deux d'entre eux, des frères et sœurs en réalité. Il était plus vieux que moi, elle était plus jeune. Leurs prénoms n'avaient pas d'importance, ni même leurs vies d'avant. Ils avaient été simplement les premiers à me parler. On riait, on jouait, on oubliait presque que nos existences étaient maudites. Je baissais ma garde avec eux, je n'aurais pas dû.

On était dans la forêt, près du pensionnat. On se retrouvait très souvent là-bas quand nous finissions les cours, on avait même créé une base secrète là-bas. C'était l'anniversaire de la petite, on avait économisé avec son frère pour lui acheter un renardeau en peluche, c'était son animal préféré. Quand elle vit le merveilleux cadeau, elle était tellement heureuse qu'elle se jeta sur nous et elle nous embrassa. Je ne m'attendais pas à cela, et mon corps considéra ce contact comme une agression. Je sentis l'eau de ses lèvres traverser ma joue et par peur, je la repoussais de toutes mes forces. Elle s'était cognée contre une branche et elle sanglotait, mais je n'avais d'yeux que pour ses lèvres. Elles étaient plus sèches que du carton. Alors j'ai fui, il n'y avait rien d'autre à faire. L'amitié ou l'amour ne sauvait pas des malédictions, il avait fallu quelqu'un subisse ce méprisable don pour m'en rendre compte. Je ne pourrais jamais être comme les autres, je ne finirai que par blesser ceux qui avaient un peu d'importance pour moi. Pourquoi étais-je né sur cette terre ? Pourquoi continuais-je à feindre l'ignorance ? Du haut de mes huit ans, je réalisais qu'il n'y avait pas de miracle à attendre. Si Dieu existait, alors il voulait que je sois la Bête, cette chose qui détruirait ce qu'il avait de plus précieux en se croyant capable d'être humain. Jamais je ne le laisserais gagner.

Alors mon comportement changea. Je faisais de mon mieux pour être distant, d'ignorer ceux qui avaient été mes premiers amis depuis ma métamorphose. Mais ils revenaient toujours à la charge, surtout la petite. Même si elle ne sentait presque plus rien de ses lèvres, j'étais toujours son deuxième grand frère qui lui avait acheté une gentille peluche. Alors, je suis devenu méchant avec elle. Je lui disais qu'elle était une bonne à rien, qu'elle n'était qu'une immondice de la nature et que c'était pour cela qu'elle était enfermée ici. J'avais bien vu les larmes qui perlait dans ses grandes pupilles. Cela me brisait le cœur, j'avais tout fait pour qu'elle oublie la réalité de l'Académie, et maintenant je lui jetais ces atrocités en pleine tête. Mais c'était pour la protéger de moi, la prochaine fois, peut-être que ce serait sa main, ou sa jambe qui en pâtirait. Je la faisais pleurer et son frère la consolait. Il me hurlait que j'avais changé, je lui disais que j'avais toujours été ainsi, qu'il avait été trop idiot pour voir que j'avais pitié d'eux et que c'était pour ça que j'avais été si gentil. Il ne voulut plus jamais me parler. La cadette revenait de temps à autre me reparler, mais je l’accueillais toujours aussi froidement. Elle repartait toujours en pleurant. En même temps que ses larmes, c'était mon âme qui se liquéfiait de désespoir.

Heureusement pour eux deux, leur don cessa  lorsque j'eus mes onze ans. J'étais soulagé de ne plus les revoir et je n'étais pas présent à leur départ. Sans doute ont-ils cru que c'était parce que je les détestai. Mais dans ma chambre, je pleurais toutes les larmes de mon corps. Ils avaient été mes seuls amis, je les aimais vraiment. C'était la seule chose que je pouvais faire pour eux.  Afin qu'ils n'aient aucun regret, je les avais piétinés sans cesse. Mais pourquoi n'arrivais-je plus à contenir cette tristesse ? En réalité, ce n'était pas ça que j'avais désiré. Tout au fond de mes entrailles, il y avait ce monstre de naïveté qui rongeait les restes de mon corps. Tous ces mots que j'avais pu proliférer à leurs égards, je n'y croyais pas un seul instant. Ils avaient étaient si bons, si généreux d'avoir accepté une abomination à leur côté. Mais  Il fallait que je m'habitue à cette austérité, il suffisait que je me visualise ce tragique  accident pour m'en convaincre. Par amour, je resterai seul dans les crevasses de mon univers. Car si j'avais pu être aussi perfide, c'était que ces phrases n'étaient destinées qu'à moi-même.
« C'est qui papa ? » Mon père était souriant, comme toujours. C'était un jour de visite et cette fois il était venu avec ma sœur Itoe. Je n'avais toujours pas revu ma mère depuis l'accident et me voilà face à cette demoiselle de quatre ans qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Cette même chevelure sombre, ce même visage, tout me faisait penser à elle. C'était comme faire face à un démon. Celle qui ne pourrait jamais me pardonner avait envoyé son double pour incinérer la dépouille que j'étais Je ne comprenais pas pourquoi mon père l'avait emmenée ici, mais sans doute avait-il voulu que je choisisse moi-même qui j'étais vis-à-vis d'elle. Je déglutis, prenant mon courage à deux mains pour prononcer ces quelques mots avec un sourire bancal : 

« Je suis.... Le fils d'un ami de ton père. »

Je l'avais bien vu dans le regard de mon père qu'il n'en revenait. Mais je n'assumais pas ce que j'avais fait. Elle n'avait pas besoin de savoir que c'était à cause de son propre frère que sa mère allait si mal. Quant à mon père, il était probablement déçu, mais il continuait à me sourire, inlassablement. Il avait sans doute prévu d'accepter mon choix, quoi qu'il arrivait. Mais parce qu'il m'aimait, il aurait sans doute voulu que je tourne la page. La demoiselle me sourit, prenant ce mensonge pour une vérité absolue. Savait-elle à quel point cette chaleur m'érodait ?

Il n'y avait rien de plus pénible que d'entrevoir ce qu'aurait pu être notre vie si le Destin avait prit un autre tournant. J'aurais sans doute fait un bon grand frère, sans doute pas le meilleur mais je l'aurais toujours guidé comme il se doit, je me serais excusé quand j'aurais fait un faux pas avec elle, si j'étais venu à lever la voix pour les raisons obscures qu'invoquait chaque adolescent une fois dans leur existence. Mais j'avais cette malédiction, ce poison qui coulait dans mes veines. Elle reviendrait me voir, je le devinai à la manière dont mon père faisait ses adieux. Alors il faudrait que je fasse semblant d'être quelqu'un de distant. Je pouvais mentir à la terre entière sur mes vrais sentiments, mais devant mon père, le masque se fissurait aux moindres de ses regards. Il ne pouvait croire en ma haine, il avait toujours été là quand il le pouvait, car je resterai à jamais son fils qu'il adorait tant. Et puis, malgré tout, j'aimais déjà ma sœur. Je désirai sa venue depuis si longtemps, elle qui était le dernier lien que j'avais avec ma mère. Même si ce n'était que par culpabilité et égoïsme, je ne voulais pas qu'elle me déteste. Alors il valait mieux qu'elle ne s'attache pas à moi. Ainsi, elle pourrait grandir en paix.

Quatorze ans. quatorze ans déjà que mon cœur avait commencé à battre. Je grandis comme tous mes autres camardes. On dit que l'adolescence est la période des premières expériences émotionnelles qui finirait par marquer notre personnalité à jamais, pourtant rien n'avait vraiment changé. J'étais toujours à l'heure en cours, je faisais mes devoirs. Je répondais aux questions de mes profs, non sans une certaine froideur. J'avais de bonnes notes, je contrôlais mieux cette malédiction. Réussir à prendre une douche sans absorber la moindre molécule, voici ce que je parvenais à faire, même si cela me demandait une concentration hors du commun. Je n'avais pas d'amis, je n'en voulais pas si c'était pour les blesser, alors l'amour était encore plus loin de ma portée. Le psychologue ne trouvait pas ça normal d'ailleurs que je ne m'y intéressais pas et je lui répondais toujours que ce n'était pas important. Je vivais en exil du monde des adolescents et cela ne m'avait jamais manqué. C'était du moins ce que je faisais croire aux autres. Etre seul était tellement douloureux, tellement épuisant, mais que pouvais-je faire d'autre ? Ma peau était une arme puissante, en portant ce fardeau, je ne pourrais jamais être un humain.

Pourtant cette année-là, je me retrouvai dans un projet de l'hôpital de l'Académie. Ce fut mon psychologue qui me parlait de cette recherche sur les anti-douleurs pour les limités. Mon alice était un sujet d'étude parfait sur la douleur et les atténuations, simplement parce qu'une simple utilisation me faisait brûler de l'intérieur. A la surprise générale, j'acceptais sans autre argument de sa part. Je voyais enfin une utilité à être un monstre. J'allais à l'hôpital tous les dimanches, on me faisait souvent des prises de sang après la prise de ce nouveau médicament et d'autres batteries d'examen pour voir comment je réagissais à la molécule. J'étais un cobaye en somme. On m'avait expliqué que ce produit venait d'une Alice, mais au fond je n'avais jamais cherché à comprendre. On avait besoin de moi pour tester, ce n'était pas une immondice qui pourrait aider à soulager les autres Alice. Et puis, je la rencontrais.

Regard vide, coiffure négligée et peur incessante. Ce n'était pas comme cela que j'imaginais la sauveuse des Limités. Elle s'appelait Fujimi « l'invincible », pourtant elle avait l'air encore plus faible que moi malgré qu'elle soit de un an mon aînée. Elle venait avec moi dans la salle d'examen, pour lui prélever du sang alors qu'on suivait chez moi la propagation des effets analgésiques. C'était cela son secret. Le médicament miraculeux, c'était elle. Les premiers jours, on ne pouvait pas dire que  l'on faisait attention l'un à l'autre. Je n'avais aucune envie de me lier à elle et elle ne semblait pas me porter d'intérêt. Enfin c'était ce que je pensais avant qu'elle ne me laisse son adresse e-mail après une séance. Alors qu'elle était muette dans la réalité, elle était une vrai pipelette dans ses missives. De fil en aiguille, on entretenait cette étrange correspondance. J'avais peur du contact physique et elle ne pouvait supportait qu'on la touche, alors on avait trouvé notre compte dans cette relation. Elle était ce qui s'approchait le plus d'une amie, et même si nous étions très distants, nous n'étions pas totalement étrangers. C'était égoïste de ma part de vouloir garder cet unique contact avec l'humanité, mais même un monstre ne se faisait pas à la solitude.

«  Tu n'as jamais voulu vraiment vivre Tatsuya ? » Je lisais l'unique phrase de son mail, le cœur lourd. Fujimi savait pointer où cela faisait mal, mais je ne lui répondais jamais quand elle se risquait dans ce terrain-là, même avec les années. J'avais dix-sept, j'étais toujours seul, je restais un monstre. Quoi qu'elle pouvait me dire, on ne pouvait pas changer ma condition, ni mon destin. Je me levais de mon lit, attrapant mon sac. Cela serait encore une mauvaise journée, il y aurait tellement de monde à détester, tellement d'âmes à éviter. Mais c'était tout ce que je pourrais espérer de cette vie. J'inspirais longuement avant d'ouvrir la porte.
And life begins.


IRL?
In your real Life...

Pseudo : Summeryoid, Dieu des olives et des esquimaux, pour vous servir
Age : (facultatif)
Dc? Je ne sais pas, une olive me dit que oui, mais il est louche. Vraiment trop ee
Comment as-tu connu le forum? Je l'ai trouvé, c'est tout <3
Comment l'améliorer : Je pense qu'une autre de mes personnalités va s'en charger ~
Notre code : [ Code validé par Lou]

Un petit plus? J'avais promis un DC, le voilà enfin après je ne sais combien de temps que j'ai commencé à l'écrire. J'en suis presque émue;w;  Ah aussi, je m'excuse d'avoir fait ENCORE un limité lycéen, même si dans un an il sera à la fac ='D Ou pas. Enfin, vous avez le droit de me trucider, de toute façon j'ai plus de tête ~

"There is no hope for

a monster."


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MessageSujet: Re: Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone    Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone  EmptyDim 14 Juil - 4:48

Coucou ^^
J'ai réparé mon ordinateur enfin T__T et donc dans le doute que cela recommence ( Ce qui est peu probable mais on ne sait jamais ), j'ai foncé lire ta fiche.
Et bien je ne l'ai pas regrettée ^___^ ( Et pas uniquement car je suis fichivore), elle est agréable à lire, cohérente et nous fait glisser avec douceur dans l'histoire sans grande contrainte.
Je n'ai pas vu de faute d'orthographe ( et même si en raison de l'heure matinale j'en avais oubliée(s), il y en aurait très peu).
La construction des phrases est très bien et la pensée accompagne l'action. Ton alice me va ^^  Une telle fiche, selon moi, même chez les limités et EFP mérite d'être validée ^^
Voilà voilà Olive ^^
Je laisse la parole aux autres ^^
Lou
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Natsui Koneko
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MessageSujet: Re: Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone    Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone  EmptyLun 15 Juil - 13:53

Bonjouuuur!

Après lecture et modif données sur skype, je suis pour que cette fiche soit validée dans les plus brefs délais car elle est très belle! ;)

Bonne continuation!
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MessageSujet: Re: Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone    Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone  EmptyLun 15 Juil - 22:06

OMG. Je dis oui, oui, oui, mille fois oui ! Je suis en mode groupie intense là, haha xD En tout cas j'aime beaucoup l'histoire en particulier, ya pleeein de détails et tout c'est trop classe ♥

On peut te valideeeer alors ♥ (Par contre comme je suis chez mes grand-parents avec leur ordi tout pourri je galère, vous pouvez vous en charger à ma place ? xD)
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Adalhaid
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MessageSujet: Re: Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone    Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone  EmptyLun 15 Juil - 23:05

Bienvenue sur Gakuen After Alice !
Ta fiche est maintenant validée, félicitations ! Ton rang étoilé est de trois étoiles ! Tu peux désormais aller poster librement dans l'académie. N'oublie pas d'aller faire recenser ton avatar dans le bottin des avatars disponible ici, d'enregistrer la date d'anniversaire de ton personnage ici et de faire une demande de chambre au niveau de ton dortoir.

Tu peux également créer une fiche de suivi pour ton personnage sur ce topic ou demander un rp ici. Enfin, tu peux aussi poster un journal intime pour ton personnage dans ce sujet.
Nous vous demandons par contre de bien vouloir mettre votre nom et prénom de pseudonyme dans les intitulés de ces sujets pour plus de clarté (les surnoms de suffisent pas). Cette remarque est également valable pour les absences!

Si tu as des questions, n'hésite pas à aller consulter les aides disponibles dans le sujet « A lire avant tout » ou contacter un membre du staff. Encore bienvenue et bon RP à toi !

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Tatsuya Chinuru °{ You are (not) Alone

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