Aujourd'hui fut la naissance de Keïto. Né d'un père chef d'entreprise et d'une mère musicienne. L'enfant n'était pas désiré, était jugé comme un fardeau par ses parents, trop occupés pour devoir en plus s'encombrer d'un gamin. Pourtant, le père ne voulait pas l'abandonner, il allait donc l'éduquer pour lui offrir un avenir un tant soit peu correct, sa mère, elle ne voulait rien avoir affaire avec son fils. Elle n'en avait pas voulut, c'était un accident, rien d'autre. Le père de Keïto était strict alors que la mère était effacé au yeux de son enfant.



L'enfant venait d'avoir deux petits frères, des jumeaux. L'enfant sautillait dans l’hôpital sous l’œil exaspéré de son père mais il ne disait rien, ne  voulant pas punir son fils devant tout le monde et aussi attirer le regard des autres. Cet écart attendrait bien le retour à la maison. Keïto ouvrit la porte de la chambre où reposait sa mère, l'enfant salua brièvement celle ci et s'approcha des deux bébés, l’œil pétillant d'excitation et de curiosité. Tout deux semblaient si fragiles mais ils étaient si mignons. Keïto regarda longuement ses deux petits frères et rapidement fut l'heure de s'en aller. L'enfant passa son doigt sur les mains si petites d'un de ses frère. Celui ci lui attrapa son doigt et le serra ce qui amusa son grand frère. Son père le rappela à l'ordre sèchement, il s'excusa précipitamment en baissant la tête et sortit. Quant à la mère, elle se retint de soupirer, ces deux la n'ont plus elles n'en avaient pas voulu... Mais son mari en avait décidé autrement. Il voulait un autre enfant, il en avait eut deux pour le prix d'un. La mère, elle, se lamentait de sa silhouette maintenant "détruite" selon elle à cause de ses deux grossesses.



L'enfant était dans un coin de la cour, seul. Personne ne voulait jouer avec lui, tout simplement parce qu'une brute l'avait ordonné. Keïto avait eut la mauvaise idée de se mettre la mauvaise personne à dos. D'ailleurs, le garçon s'approcha de lui et commença à se moquer du Nakegawa.  Ce dernier se leva d'un bond et le poussa. La brute, énervé de s'être fait poussé ainsi, attrapa le bracelet que l'enfant portait et l'arracha d'un coup sec, le cassant. Furieux, Keïto s'approcha de l'enfant qui, lui, reculait. D'une voix claire et distincte, il ordonna:

"-Donne!"

Les adultes intrigués arrivèrent près du regroupement d'enfants et furent stupéfaits. La brute, comme hypnotisé s'approcha de Keïto et lui rendit ainsi ce qu'il avait volé. Les maîtres et maîtresses n'ayant aucune connaissance des alices pensèrent que c'était simplement parce que l'autre enfant était désolé pour ce qu'il avait fait. Ils étaient bien loin de la vérité. L'alice de Keïto s'était déclenché pour la première fois.



Keïto était recroquevillé dans un coin de la pièce, tremblant et pleurant. Il tentait vainement de se protéger des coups de son père en levant ses bras devant sa tête. Protection qui ne servait à rien. Son père hurlait et l'enfant pleurait. Celui ci s'était bagarré à l'école et sa maîtresse en avait informé son père. Ce dernier était bien entendu furieux. Alors qu'il s'apprêtait à frapper encore une fois son fils, l'enfant hurla:

"-Recule!!!"

L'enfant fut stupéfait de voir son père reculer, celui ci n'avait pas pu faire autrement. L'adulte réfléchissait à ce qu'il avait pu se passer. Keïto, quant à lui, tremblait ayant peur de ce que son père allait lui faire pour avoir haussé la voix. Il sentit une main lui relever le menton, il se tendit instantanément, son père lui empoigna le bras et le releva sèchement. L'homme avait enfin compris, il avait vaguement entendu parler d'enfants à pouvoir mais il ne s'était jamais douté que son fils soit l'un d'eux. Un sourire en coin éclaira son visage, il posa plein de questions à l'enfant qui y répondit d'un ton hésitant. Le père autorisa l'enfant à pouvoir sortir après lui avoir expliqué qu'il avait un pouvoir et tout le tintouin.  L'adulte allait aider son enfant à améliorer son pouvoir, grâce à lui, peut être que leur famille commencerait à devenir populaire. Pour une fois que l'ainé allait pouvoir servir à quelque chose...



L'enfant était maintenant renfermé, il ne souriait qu'en présence de ses deux petits frères. Son père devenait de plus en plus strict, ne tolérant aucun écart de comportement, Keïto étouffait. Les jumeaux ayant grandit subissaient le même sortilège que l'ainé, à la grande tristesse de celui-ci. Sa mère était toujours pareil, toujours si peu présente. L'enfant commençait à mal tourner, trainant avec des adolescents, qui eux se servaient du  pouvoir du plus jeune pour pouvoir arriver à leurs fins.  Ça a commencé par des petites choses, par exemple, l'enfant devait forcer un adulte à leur donner un peu d'argent puis ça a dégénéré et l'enfant ne pouvait plus sortir du groupe. Il était enfermé, au fil du temps, une petite réputation s'est formé. Une réputation malsaine, l'enfant ne pouvait plus sortir de ce cercle vicieux. Il était considéré comme un petit délinquant, un moins que rien. Au final, il a commencé à aimer faire souffrir les autres, les obliger à se faire mal ou à faire du mal à leurs proches. Était ce un moyen d'atténuer sa propre douleur en faisant à son tour du mal?



L'enfant s'est fait arrêté aujourd'hui, une farce qui avait mal tourné. Les "amis" de Keïto s'étaient enfuis pourtant l'enfant de 11 ans à ce jour n'avait pas bougé. A cause de lui, un accident à eut lieu, un enfant s'était fait renversé. Keïto était en train d'utiliser son alice devant tout le monde. Il contrôlait un enfant, d'un coup, alors que  celui ci était sous l'emprise de Keïto, une voiture déboula et percuta de plein fouet l'enfant qui était au milieu d'une route peu fréquentée. L'enfant avait été grièvement blessé. Il fut interrompu dans ses pensées par un policier mais aussi par les accusations portés sur lui par une dame. L'enfant resta muet, jugeant idiot de se défendre. Il fut emmené par la police et sa mère a été prévenu. La femme et Keïto purent s'en aller après une bonne heure. Arrivé chez lui, il fut puni dans sa chambre. Son père était absent et ne rentrait que dans trois jours. Sa mère avait jugé que ça revenait au père de famille de corriger cet acte. L'enfant ne protesta pas, il avait fait une bêtise, il le savait.

Le père de l'enfant était rentré en début d'après-midi. A son arrivée et après l'explication de l'événement survenu deux jours plus tôt commencèrent les cris du père. Son fils n'était vraiment qu'un bon à rien selon lui, il ne faisait que rouler dans la boue le nom et la réputation de sa famille. L'enfant était contre le mur, il ne pleurait pas, il attendait que ça se finisse. Les deux membres de la famille étaient dans le salon, la mère s'était éclipsé pour travailler à son studio. Les deux plus jeunes étaient derrière la porte et décidèrent d'entrer pour calmer leur père. A peine entré, l'adulte ne supportant pas être dérangé quand il corrigeait l'un de ses enfants attrapa le bras du plus jeune en vociférant. Avant que la main ne s'abatte sur la joue de son frère, Keïto utilisa son alice.

"-Ne le touche pas!"

L'adulte arrêta tout de suite le mouvement de sa main et se dirigea vers l'ainé. Soudain, la sonnerie de la porte d'entrée retentit. L'adulte, retenant un juron, se décida à aller ouvrir. Keïto suivit son père jusqu'à l'entrée, une femme était à la porte. Dès qu'elle vit l'état de l'enfant, elle s'en alla. Le père haussa les épaules pensant qu'elle devait s'être trompée de maison et ne sachant pas qu'elle avait vu l'état son ainé. Porte refermé, il ordonna à son fils de monter dans sa chambre. Une demi-heure plus tard, des coups de sonnettes résonnèrent à nouveau. L'enfant resta dans sa chambre, c'était des policiers sûrement prévenu par cette femme. Un homme entra dans sa chambre, lui expliqua vite fait ce qu'il se passait. Que lui et ses frères allaient être emmenés avec eux et le père en garde à vue. L'enfant recula tandis que l'homme se rapprochait. Il lui assurait que tout allait bien se passer, Keïto se décida à le suivre. L'enfant entendait les hurlements de son père. Finalement, l'enfant fut emmené à l'hôpital pour recoudre sa plaie au dessus du sourcil, quant à ses frères, c'était surtout pour s'assurer qu'ils allaient bien. Keïto resta à l'hôpital en surveillance pour la nuit. Keïto était très énervé le soir, il voulut utiliser son alice sur une infirmière pour lui faire du mal et pour calmer ses nerfs mais il renonça et s'endormit facilement. Il était éreinté de cette journée plutôt longue.

Le lendemain, la dame d'hier revint le voir et lui expliqua dans les grandes lignes qu'il était un alice, bien qu'il le savait déjà, et tout un tas d'autres choses. Elle lui parla surtout d'une école, une école pour les gens comme lui. L'enfant regardait par la fenêtre complétement désintéressé, retenant son envie d'utiliser son alice et de la faire sortir. Mais il se retenait, il était déjà assez dans le pétrin comme ça. Finalement, quand elle renouvela  sa demande concernant l'inscription à l'école. L'enfant haussa vaguement les épaules tout en ajoutant:

"-De toute façon, je n'ai nulle part où aller..."

Il fut autorisé à voir ses deux petits frères qui allaient être confiés à une famille d'accueil. Les deux enfants se jetèrent dans les bras de leur frère. Keïto tomba en arrière sous leur poids, il caressa doucement les cheveux de ses derniers et enfouit ensuite son visage dans leur cou, les serrant contre lui. Puis, des larmes s'écoulèrent, des larmes qu'il essuya rageusement à l'abri des regards. Doucement, il repoussa ses frères et se leva. Il les salua tout en leur promettant de se voir bientôt. Promesse qu'il ne tiendrait sûrement pas. Les jumeaux se mirent à pleurer, l'enfant les ignora et monta dans une voiture. Il était parti pour cette académie. Son alice s'était beaucoup amélioré depuis qu'il l'avait utilisé pour la première fois. Mais il était encore loin d'être parfait. Cependant, son sang bouillonnait toujours dans ses veines. Mais il espérait pouvoir rester calme, changer, ne plus faire du mal.